Pourquoi l’accompagnement des agriculteurs pour des pratiques favorables à la biodiversité est-il nécessaire ?
Seulement 3 % des espèces d’intérêt communautaire des milieux agricoles se trouvent dans un état de conservation favorable.
Ce taux dramatique s’explique par la dégradation de leur habitat et de leur ressource alimentaire, en particulier les insectes. 10% des papillons ont ainsi disparu en seulement 11 ans au sein du réseau Natura 2000. Cette tendance est exacerbée dans certains milieux : le "EU Grassland Butterfly Indicator" montre ainsi un déclin de 39% des espèces de papillons de prairies.
Les pratiques agricoles remises en cause comprennent en particulier :
- Les modifications de milieux
Le labour ou la monoculture, le recul des prairies, la perte de près de 8 000 ha/an d’alignements d’arbres ou de haies et, plus globalement, l’homogénéisation des paysages agricoles contribuent à la fragmentation, dégradation voire destruction d’habitats pour de nombreuses espèces.
15 à 20% des oiseaux nicheurs sont ainsi touchés par la modification de l’utilisation des terres. A titre d’exemple sur notre territoire, les effectifs d’Outarde canepetière ont lourdement chuté depuis 10 ans en raison du recul des parcelles en luzernes et de la prédominance des grandes cultures.
- L’utilisation de produits phytosanitaires
Tandis que les herbicides réduisent la zone d'occupation des herbes sauvages qui constituent un importante source d’alimentation, les insecticides réduisent directement la taille des populations d’insectes.
Les impacts sont décuplés si les produits sont rémanents, de large spectre, appliqués par voie aérienne ou si leur utilisation est répétée.
Pourtant, les ventes de produits phytosanitaires ont augmenté de 12% par an dans le Gard depuis 2008 pour atteindre plus de 2 000 tonnes en 2018. La tendance s’améliore depuis, mais les quantités restent importantes.