Pourquoi des aménagements en faveur des espèces proies de l’Aigle de Bonelli sont-ils nécessaires ?
Le régime alimentaire de l'Aigle de Bonelli est assez bien connu en Europe occidentale, où il se nourrit préférentiellement de lapins de garenne (Oryctolagus cuniculus) et de perdrix rouges (Alectoris rufa), mais aussi de pigeons ramiers (Columba palumbus), de pigeons domestiques (Columba livia) ou encore de corvidés (corbeaux, corneilles, pies, etc.).
Le recul de leurs habitats, leur destruction directe ou encore les maladies virales (myxomatose, VHD) sont autant de causes de la raréfaction des principales proies de l’Aigle de Bonelli . C’est ainsi que le lapin de garenne est aujourd’hui considéré comme « quasi menacé » sur la liste rouge française de l’UICN. A l'inverse, des espèces opportunistes telles que les pigeons sauvages ont été favorisées.
Or, la raréfaction des proies préférentielles de l’Aigle de Bonelli (lapins et perdrix) affecte directement la productivité de ce dernier, la condition physique des oisillons ainsi que la survie des adultes. Sur les garrigues de Lussan, cela pourrait constituer l'un des freins au cantonnement de nouveaux couples sur des sites à fort potentiel. Par ailleurs, cela pourrait expliquer la faible productivité sur le territoire : 1, contre 1,09 à l’échelle nationale.